lundi 14 mai 2007

Minuit 4 (Four past midnight)

- Le Policier des bibliothèques

Sous le titre, on peut voir une dédicace qui est « Au personnel et aux habitués de la bibliothèque publique de Pasadena », mais on pourrait tout aussi bien la dédier aux personnes et habitués de toutes les bibliothèques.

Le roman commence par une note de l’auteur, qui explique comment l’idée du récit lui est venue, puis on entre dans le vif du sujet. Sam Peebles est un habitant tout ce qu’il y a de plus commun dans une des petites villes les plus communes de l’Amérique profonde, Junction city. Mais Sam Peebles se retrouve à devoir aller remettre les pieds, pour des recherches, dans la bibliothèque de la ville. Devancé par des souvenirs enfouis au plus profond de lui, il se retrouve confronté à l’ambiance stéréotypée (peut être pas tant que ça, travaillant moi-même en bibliothèque) des bibliothèques… immense, sombre, silencieuse, temple que l’on ne peut profaner qu’avec l’autorisation de ses prêtres, les bibliothécaires. Et celle qui va l’accueillir ne jure pas avec l’ambiance du lieu. Elle y est parfaitement à sa place. Je laisse vos souvenirs en faire la description. Vous avez bien dû, un jour ou l’autre y être confronté… ou vous y serez confrontés.
Mais il n’y a pas encore d’horreur dans tout cela. Elle va pénétrer doucement, sous forme de souvenirs réels, mais enfermés, cachés, niés, et sous celle plus fantastique, d’une créature se nourrissant de la peur de ses victimes.

Donc, un récit pour les bibliothécaires, qui ne seront pas trop nombreux à se reconnaître dans ces lignes, je l’espère, et pour ceux qui se sont frottés à eux.
C’est la première fois que je lis un Stephen King (pas seulement une nouvelle). Et son ton, cru, réel, est assez surprenant. Peut-être que l’on retrouve cela dans les polars (genre que je ne connais que très peu). La photographie qu’il fait de l’Amérique que l’on dit profonde, pourrait être celle de n’importe quelle bourgade française. Une petite ville où tout le monde se connaît, ou les secrets sont une gourmandise pour chacun. On retrouvera le même sentiment dans le récit suivant. D’après l’introduction autobiographie de l’auteur, une sorte de marque de fabrique King. Dans ce récit il traite sans se cacher de travers de société comme la pédophilie, l’alcoolisme. A faire lire aux jeunes, ou ados, rien que pour cela. Cela vaut tous les récits que j’appelle aussi d’horreur réelle que l’on écrit pour eux à notre époque.

1 commentaire:

Pitseleh a dit…

Très bonne histoire, pour ma part je n'avais jamais entendu parler du "policier des bibliothèques" avant de la lire. Légende typique du Maine peut-être.

En revanche, on peut trouver un équivalent moderne de ce biblioflic en Belgique, il sévit ici :
http://les-yeux-ouverts.blogspot.com/