lundi 14 mai 2007
Le Vampire de la Sainte inquisition (The Black castle)
A cela, on rajoute une goutte de philosophie intéressante sur ce qu’est la fameuse vie après la mort, et onse retrouve à cinq heure du mat, se demandant comment on va aller travailler dans deux heures, mais bien heureux d’avoir lu ce livre.
Trois pépins du fruit des morts
Elle est encore une enfant, mais à douze ans, bientôt une adolescente. Mais elle refuse les transformations que cela implique. D’abord celles de son corps, puis les autres, sociales. Elle veut rester une enfant. Ne jamais vieillir, ne jamais devenir grande, adulte.
Sa volonté est forte, si forte qu’une déesse va vouloir utiliser ce besoin… ou bien est-ce l’enfant qui a provoqué cette rencontre ?
Kyra est une déesse, anciennement Perséphone, et avant encore, Cora. Sa réponse à Annabelle, l’offre qu’elle lui fait est-elle aussi désintéressée qu’elle veut bien le montrer. Mais les dieux, surtout ceux que l’on oublie, ne sont pas bons avec les humains.
La quatrième de couverture dit « Un roman terrible et fascinant », et je ne peux que rejoindre cet avis. Un roman où l’on retrouve toute la peur de la transformation due au passage de l’enfant à l’adulte, et plus particulièrement, de la fille à la femme. La perte de la sécurité parentale, les rapports fille et garçon, qui se transforment en adolescent/adolescente. Une peur qui va l’amener sur les berges de la dépression, en tout cas, vu par les yeux des adultes.
De l’autre côté de la réalité, une déesse déchue par les nouvelles croyances, au passé divin meurtri. L’auteur reprenant la pensée selon laquelle les dieux ne sont que création de ceux qui croient en eux.
D’un bout à l’autre, le récit tient le lecteur, parcourant ce nouveau voyage qui renie toute initiation vers un stade adulte, plongeant dans la sécurité de l’immobilisme de la mort, dans la stase d’un hiver infini. Annabelle suivra l’évolution de son mentor, Kyra, avec ses changements de nom, chenille, puis chrysalide, pour finir papillon de nuit, mais sans en affronter les affronts du temps. De même pour être mère, elle trouvera une solution, une solution qui existait déjà depuis des millénaires dans les légendes, les contes.
Thomas le rimeur (Thomas the rhymer)
Le récit se lit d'une traite, mais d'une traite lente et avide.
Le Stradivarius perdu
Dans l'Angleterre du début du XIXè siècle, deux amis finissent leurs études. L'un d'eux, violoniste de talent, découvre une partition de musique italienne au caractère " envoûtant ".
Avec son ami, il se plaît à jouer un passage particulier, L'Aerpagita, qui va les amener à découvrir un autre monde, loin et redouté, de leur éducation chrétienne.
La découverte d'un Stradivarius ne fera qu'accélérer l'émergence de malheur, pour le violoniste et son entourage. Une ambiance passant rapidement de la joie de vivre, à une déchéance terrible, sans issue. Ni l'amitié, ni l'amour ne parviendront à sauver celui qui s'est perdu. Un roman court mais captivant.
Soldat des brumes
C'est l' histoire d'un guerrier mercenaire appelé Latro qui nous est racontée. Après une blessure à la tête, il est devenu amnésique et aperdu la capacité de mémorisation, oubliant jour après jour.
Un guérrisseur lui ordonne d'écrire sa vie, chaque fin de journée, pour remplacer sa mémoire. Ainsi commence une longue quête de son passé, parsemée de rencontres avec des femmes et des hommes de toutes sortes...ainsi que de dieux aux nombreux noms.
C'était à l'époque le premier volume d'un cycle aussi bien écrit que documenté. Il faut trouver les autres!
La Voie du cygne
Il n’a plus qu’une seule priorité, la sauver. Il va alors se retrouver au milieu d’intrigues princières, de complot, de règlements de compte de jeunesse.
Aidé par Alexis, jeune garçon débrouillard, il va poursuivre sa quête, sautant de case en case dans un labyrinthe autant psychologique que réel, détective débutant, jouet des puissants.
Mélange d’enquête policière et de fantastique, où l’on retrouve invention mécanique et alchimie, seule trace véritable d’étrange, l’intrigue ne laisse que peu de temps à la découverte d’une ville originale, située dans une Renaissance imaginaire. Les personnages secondaires sont intriguants, surtout le Prince de la petite Dvern, apportant une sensation de violence sous-jacentes, parfois réelle.
Les trois cents pages se lisent facilement, suivant les effets de l’éducation d’un père à l’esprit tordu sur ses quatre enfants.
Les héros ne font rien de formidable, ne sont pas de grands guerriers, et lorsqu’il y a violence, ils en sont victimes. Tout se jouera pour eux par la réflexion, par l’enquête, les recoupements.
Une lecture agréable, à rapprocher des polars historiques, et qui trouve tout juste sa place dans le fantastique, l’imaginaire.
Le Pays du fou rire
Le Monde des esprits, de l'imagination de l'homme, resté caché depuis si longtemps, fait une incursion dans le Monde réel sous la poussée de Satan. V'là que notre diable est mécontent de la tournure que prennent les pensées humaines. Les hommes imaginent tout et n'importe quoi, et plongent son monde dans un chaos absurde.
Un vrai plaisir.
Parlez-moi d'horreur...
- Marché noir : Le mythe de Faust. Un marché qui montre, une fois de plus, que compter avec les forces noires d'autres mondes n'est pas sans danger. Surveillez votre ombre.
- Les Créatures de : Pas de fantastique dans cette nouvelle, mais plutôt une réflexion à la Frankestein sur l'esprit, l'âme, la vie et les limites de la sciences.
- La Fille de mars : Je ne peux rien dire à part que cela se passe dans un cirque de monstre. Voilà.
- L'intrigue, il n'y a que ça ! : Où se trouve la réalité dans l'esprit humain ?
- La Belle ou la bête ? On retourne dans le monde de Lovecraft et ses dieux innommables, par l'intermédiaire d'une sorte de fakir et d'animaux sacrés de compagnie.
- Machin-machine-malchance : Encore un marché avec de sombres forces pas cool. Quel prix peut avoir le futur dévoilé. Quel prix peut avoir une fille pour son père. Mais Bloch étant Bloch, la fin n'est pas joyeuse.
- Les Esprits inventifs : un petit joyau qui reprend une nouvelle d'Edgar Poe, le chat noir. Pas de fantastique, uniquement les possibilités de l'esprit humain.
- Les Fiançailles de l'innommable : Encore un passage des dieux Lovecraftiens. Ils sont noirs. La nouvelle l'est aussi, même si notre " héroïne " semble être heureuse de son destin.
- Bienvenue l'ami ! : Un peu de SF, et la vieille question " que penserait un extra terrestre de notre monde, s'il devait passer un jour parmi nous ?". Hein ? A votre avis ? Lisez donc celui que donne Robert Bloch.
- L'Esprit indien : Chez nous, c'est Majax qui aurait pu tenir le rôle de ce chasseur de faux voyant. Mais il faut espérer qu'il ne finira jamais comme celui de cette nouvelle.
- La Vengeance du Tchen Lam : Un petit tour du côté de la magie tibétaine. Ils sont peut -être la sagesse de notre monde, mais ils ne rigolent pas avec leurs possessions, les lamas.
- Des questions de principes : encore de la SF. Un autre monde, un autre peuple. Et la compréhension entre les peuples dans tout ça ? Gardez la tête froide !La Nuit du prédateur (The Gypsy)
Résumé :
Quatrième de couverture
Cigány est le Gitan. Il arpente la ville de Lakota dans un nuage de magie.
Stepovitch est un flic endurci, qui passe son temps à découvrir des victimes assassinées dans le sillage du Gitan.
La Belle Dame règne autour des habitants pour les emprisonner dans son réseau mortel… jusqu’à ce que les souvenirs oubliés du Gitan se dressent entre la ville bien-aimée de Stepovitch et les sombres projets du Monde d’en bas et sauver la ville.
Avis :
Après le Dernier Magicien, Megan Lindholm, cette fois-ci accompagnée de Steven Brust, offre une nouvelle vision de la ville entremêlée de magie d’une grande beauté. Le mélange de mondes, de réalités, donne une lecture ardue, mais prenante à qui sait ne pas perdre le fil du récit. Et là est la plus grande difficulté. La construction du roman, les chapeaux, les chapitres qui ne relatent que de court moment, mais si plein de visions des auteurs, apporte une complexité qui égare le lecteur, sans toute fois le perdre complètement. Mais il faut vraiment tenir la rampe.
Dès le début, nous sommes immergés dans un monde à la réalité noire et froide de la police urbaine liée à celles des mondes oniriques par le biais de gitans, depuis toujours peuple en marge des ces différentes lieux. Le rythme, calqué sur les pensées des différents personnages, se pare d’une certaine lenteur. Cependant, cette impression fait place à la sensation d’un déplacement dans un brouillard épais et lourd, que seule la qualité du récit permet de percer. On y retrouve l’ambiance feutrée pleine de poésie, de violence et de peur du Dernier magicien, ainsi que des situations où différents sentiments peuvent être exprimés pleinement et simplement par les auteurs, comme l’amour et la tristesse de Stepovitch pour sa fille, qu’il ne peut voir grandir que de loin.
Sans vouloir la minimiser, n’ayant rien lu de lui, je ne saurais dire quelle est la participation de Steven Brust dans ce roman, mais les deux auteurs nous ont donné là un beau livre.
Même s’il n’est pas le personnage principal, j’ai un petit faible pour le Cocher, qui peut être rapproché d’autres personnages mythiques, comme Charron.
Donc encore un très bon et beau livre, mais peu recommander pour des lecteurs débutant dans le genre, quelque soit leur âge.
Ha oui, les notes en fin de volume, oh gens de Mnémos, ce n’est pas pratique du tout. Personnellement, j’ai vite abandonné, cela coupe trop la lecture, ce qui est vraiment gênant dans un tel livre.
Nadya
Minuit 4 (Four past midnight)
- Le Policier des bibliothèques
Sous le titre, on peut voir une dédicace qui est « Au personnel et aux habitués de la bibliothèque publique de Pasadena », mais on pourrait tout aussi bien la dédier aux personnes et habitués de toutes les bibliothèques.
Le roman commence par une note de l’auteur, qui explique comment l’idée du récit lui est venue, puis on entre dans le vif du sujet. Sam Peebles est un habitant tout ce qu’il y a de plus commun dans une des petites villes les plus communes de l’Amérique profonde, Junction city. Mais Sam Peebles se retrouve à devoir aller remettre les pieds, pour des recherches, dans la bibliothèque de la ville. Devancé par des souvenirs enfouis au plus profond de lui, il se retrouve confronté à l’ambiance stéréotypée (peut être pas tant que ça, travaillant moi-même en bibliothèque) des bibliothèques… immense, sombre, silencieuse, temple que l’on ne peut profaner qu’avec l’autorisation de ses prêtres, les bibliothécaires. Et celle qui va l’accueillir ne jure pas avec l’ambiance du lieu. Elle y est parfaitement à sa place. Je laisse vos souvenirs en faire la description. Vous avez bien dû, un jour ou l’autre y être confronté… ou vous y serez confrontés.
Mais il n’y a pas encore d’horreur dans tout cela. Elle va pénétrer doucement, sous forme de souvenirs réels, mais enfermés, cachés, niés, et sous celle plus fantastique, d’une créature se nourrissant de la peur de ses victimes.
Donc, un récit pour les bibliothécaires, qui ne seront pas trop nombreux à se reconnaître dans ces lignes, je l’espère, et pour ceux qui se sont frottés à eux.
C’est la première fois que je lis un Stephen King (pas seulement une nouvelle). Et son ton, cru, réel, est assez surprenant. Peut-être que l’on retrouve cela dans les polars (genre que je ne connais que très peu). La photographie qu’il fait de l’Amérique que l’on dit profonde, pourrait être celle de n’importe quelle bourgade française. Une petite ville où tout le monde se connaît, ou les secrets sont une gourmandise pour chacun. On retrouvera le même sentiment dans le récit suivant. D’après l’introduction autobiographie de l’auteur, une sorte de marque de fabrique King. Dans ce récit il traite sans se cacher de travers de société comme la pédophilie, l’alcoolisme. A faire lire aux jeunes, ou ados, rien que pour cela. Cela vaut tous les récits que j’appelle aussi d’horreur réelle que l’on écrit pour eux à notre époque.
La Mécanique du diable
À Glockenheim, Allemagne, on peut voir une horloge extraordinaire, fabuleuse. Son mécanisme met une année entière pour faire découvrir les multiples personnages mécaniques qui apparaissent sur sa façade. Tous les saints y sont représentés.
Et bientôt, il va y avoir un personnage de plus, car l’apprenti du Maître horloger actuel a fini sa formation, et son œuvre devra être une nouvelle représentation mécanique. Seulement le jeune Karl, l’apprenti, est dans l’impasse. Demain, toute la ville, tout le pays va attendre de voir sa création, les yeux fixés sur le clocher et sur lui. Seulement, il n’a rien créé. Rien de rien. Et ce n’est pas l’alcool et la mauvaise humeur dans lesquels il s’enferme qui vont l’aider.
Entre dans l’auberge un homme couvert d’une cape sombre, inquiétant, un homme ressemblant comme deux gouttes d’eau au personnage que Fritz, le jeune conteur de la ville, vient de finir de décrire…. Le Docteur Kalmenius. Un génie de l’horlogerie. Le génie. Et un espoir pour le jeune apprenti.
Avis :
Un conte qui vous entraîne dès les premières pages dans un autre temps. Une présentation si réelle que l’on ne doute pas un instant de l’existence de cette ville, de cette horloge, de ce docteur Kalmenius.
Un petit conte sur la tentation, un des petits plaisirs du diable, mais aussi sur le temps qui s’écoule, et que l’on ne peut arrêter. Sur ce qui débute et doit se terminer.
Un livre d’amour aussi, une nouvelle variation de Pinocchio.
Un conte devenant réalité dans un autre conte.
En fait un livre qui vous apprend à faire attention lorsque vous dites « il était une fois… ». Soyez sûr de pouvoir finir votre histoire de peur que quelqu’un ne la finisse à votre place.
La Lune et le Roi-Soleil
J'ai mis " fantastique " dans le genre littéraire de ce livre...mais le côté fantastique y est traité d'une telle façon que le ranger en conte ou en poésie n'aurait pas été si idiot. Bonne lecture.
Lignes de vie
Résumé :
Durant la seconde guerre mondiale, en Angleterre, la ville de Coventry est une fois de plus bombardée par les allemands. Sous ce déferlement, une jeune fille, Cassie, que l'on dit fantasque, écervelée, va vivre des instants qui vont marquer sa vie future. Des instants où réalité et fantastique vont s'entrechoquer.
Plus tard, c'est sa mère, femme âgée qui mène sa famille d'une main de fer, mais avec grande sagesse, et ses six sours, qui vont devoir s'occuper de Frank, le deuxième bébé de Cassie. La jeune mère a été déclarée, par la famille et d'un commun accord, incapable d'en assurer l'éducation. Il va traverser son enfance, passant de tante en tante, parfois dans une ferme, parfois dans une communauté.et nous faire parcourir cette période de l'histoire.
Mais Frank, comme sa mère, semble avoir un « pouvoir », ne pas être un bébé, puis un enfant comme tous les autres. Rapidement, il va « voir » des choses, et se faire un ami singulier.
Avis :
Le côté fantastique, fantasy, est léger, mais bien présent. C'est surtout le côté famille et Histoire qui est mis en avant dans ce roman. Les visions de certains membres de la tribu Vine apportent une part d'étrangeté qui rehausse encore l'intérêt du roman.
En fait, je ne sais pas vraiment comment expliquer l'ambiance de ce livre.
On se laisse prendre par la personnalité de Martha, la matriarche, qui manipule ses filles et leurs maris avec aisance. On sourit lorsque les personnages s'aperçoivent du fait. trop tard. et en sourient eux-mêmes.
On regarde Frank grandir, avec ses multiples existences, et son monde personnel, fait de voix et de trépassés. On suit Cassie, même si on ne saura pas ce qu'elle fait pendant ses décrochages de la réalité.
Et tout ce temps, des visions viendront taper à une porte, porteuses de messages pour les vivants. Frank sera fidèle à son ami dans le champ, et le père de la tribu restera presque invisible.
La Légende de Pendragon
En fait, il vit tranquillement, sans problème financier, pouvant passer son temps libre à écumer les bibliothèques. János Bátky est un adorateur de livres, et de leur contenu. Mais surtout il aime à étudier le comportement du genre humain. En dehors de ces hobbies, sa vie est on ne peut plus calme.
Jusqu’à ce qu’il rencontre, à une soirée mondaine, un personnage comme il les aime. Le comte Owen Pendragon, qu’une discussion autour du mysticisme et du philosophe chercheur Robert Fludd. Alors même que l’avenir se présentait de la plus belle façon, en la perspective d’éplucher l’une des plus belles bibliothèques du pays de Galles, après l’invitation du Comte, tout va se détraquer. János Bátky va entrer de plein dans le monde des chercheurs de pierre philosophale, des mythiques Rose-croix, mais aussi des réels fantômes gallois. Tout ceci mélangé à de « vulgaires » histoires d’argent, d’assassin, de chantage… et d’amour.
Ce livre est un véritable délice d’ambiance « club anglais ». Et une véritable horreur pour un lectorat féminin ;-) …bienséance anglaise oblige. Le langage, les différentes personnalités, les descriptions des paysages, anglais ou gallois, tout a un cachet très « au-dessus » du peuple. Les différences entre insulaires et continentaux, leurs propensions à cacher leurs sentiments, leur envie pour les uns, les rendre excessif pour les autres. Mais aussi celles entre anglais et gallois : « Je vous en prie, avec moi, vous pouvez même parler sérieusement. Je ne suis pas Anglais. Je suis gallois, et c’est, disons, à cinquante pour cent, comme si j’étais continental. Un Anglais ne vous demanderait jamais de quoi vous vous occupez, ce ne serait même pas convenable. Mais moi, par fierté intellectuelle, je tiens à vous poser cette question »
Durant toute la lecture, différentes questions philosophiques, sur l’ésotérisme, les confréries mystiques, les légendes, les mythes créent un fond intellectuel sérieux. Mais un fond qui n’endort jamais l’intrigue du roman. De même les histoires d’amour n’entravent en rien le rythme, grâce à des personnes aux personnalités disparates, mais complexes, tout en restant comme il faut… rappelez-vous… nous sommes dans la noblesse anglaise. Même un assassinat s’effectue avec classe.
Ce qui est bizarre, on ne trouve pas une trace de politique, sauf lorsque l’un des personnages, une Allemande dit, « Avant même que l’on ait eu le temps de dire Heil Hitler ». Pourtant aucune trace d’idéologie nazie dans ce qu’elle aura dit précédemment ou dira plus tard. Pourtant l’auteur, de nationalité hongroise, finira assassiné dans un camp de travail avant la fin de la guerre.
Puis le côté fantastique, ce mélange de récit de légende, d’apparition comme le chevalier de minuit avec l ésotérisme bien réel des rose-croix (Notre ancien président de la république, François Mitterrand en aurait fait partie), tout cela donne un excellent livre que l’on lit, plongé au plus profond de ses pages.
Une mention spéciale pour les bibliophiles, page 61 et 62.
La couverture est une œuvre de László Páal intitulée Mare aux grenouilles, de 1875.
Traduction de Charles Zarembra et Natalia Zarembra-Huzvai
Le Jeune homme, la mort et le temps
Mais rien n'arrête l'amour, ni Richard Collier, et c'est la rencontre entre cet homme de trente ans en 1971 et une jeune femme, actrice, du même âge mais en 1896, qui nous est relatée.
La Mécanique du diable
À Glockenheim, Allemagne, on peut voir une horloge extraordinaire, fabuleuse. Son mécanisme met une année entière pour faire découvrir les multiples personnages mécaniques qui apparaissent sur sa façade. Tous les saints y sont représentés.
Et bientôt, il va y avoir un personnage de plus, car l’apprenti du Maître horloger actuel a fini sa formation, et son œuvre devra être une nouvelle représentation mécanique. Seulement le jeune Karl, l’apprenti, est dans l’impasse. Demain, toute la ville, tout le pays va attendre de voir sa création, les yeux fixés sur le clocher et sur lui. Seulement, il n’a rien créé. Rien de rien. Et ce n’est pas l’alcool et la mauvaise humeur dans lesquels il s’enferme qui vont l’aider.
Entre dans l’auberge un homme couvert d’une cape sombre, inquiétant, un homme ressemblant comme deux gouttes d’eau au personnage que Fritz, le jeune conteur de la ville, vient de finir de décrire…. Le Docteur Kalmenius. Un génie de l’horlogerie. Le génie. Et un espoir pour le jeune apprenti.
Avis :
Un conte qui vous entraîne dès les premières pages dans un autre temps. Une présentation si réelle que l’on ne doute pas un instant de l’existence de cette ville, de cette horloge, de ce docteur Kalmenius.
Un petit conte sur la tentation, un des petits plaisirs du diable, mais aussi sur le temps qui s’écoule, et que l’on ne peut arrêter. Sur ce qui débute et doit se terminer.
Un livre d’amour aussi, une nouvelle variation de Pinocchio.
Un conte devenant réalité dans un autre conte.
En fait un livre qui vous apprend à faire attention lorsque vous dites « il était une fois… ». Soyez sûr de pouvoir finir votre histoire de peur que quelqu’un ne la finisse à votre place.
À la fin du livre, on trouve une courte biographie de Philip Pullman, mais aussi de l’illustrateur, Nicollet. Puis une très courte étude sur le fantastique, quatre pages, de Danielle Martinigol et Alain Grousset, deux sommités du genre.
L’Empire des Nécromants (Lost worlds)
Le volume s’ouvre sur une très belle préface de Jean- Luc Buard (dont j’ai appris après une recherche sur le oueb, qu’il avait été invité par Mauvais genre), qui m’a donné envie de lire le reste des écritd de C .A . Smith avant même d’avoir lu ce livre. Il y explique la structure du « monde » de l’auteur, y donne des repères vraiment utiles pour la lecture de ce volume.
Puis c’est le plongeon dans ce monde, de nouvelles en nouvelles, avec ces sauts dans le temps, de cycle en cycle, l’Hyperborée, l’Atlantide, l’Averoigne et le Zothique. Avec ces personnages qui subissent un pouvoir qui touche à l’interdit. Celui de la mort, de l’immortalité. On ne peut pas vraiment parler de héros dans ces nouvelles, tant ces protagonistes, les victimes ont peu leur mots à dire. Comme le dit J.L. Buard, ils subissent, sans espoir de s'en sortir. Les seuls gagnants étant, en général, les tenants des pouvoirs sur la mort.
L'Empire du baphomet
Dragonne
À cette époque, juste après la déroute de Napoléon Bonaparte, les légendes ne sont que ce qu'elles sont, de belles, ou terrifiantes histoires. Alors lorsque l'irréel rattrape le réel, et que le corps de la jeune femme se retrouve possédée par une des plus magnifiques créatures légendaires, le dragon, tout bascule. Des hommes, des sociétés, jusqu'ici secrets, un pouvoir qui n'implique ni dieu ni diable, refont surface, et emportent la jeune aristocrate dans un tourbillon de violence, de sentiments, de douleur d'où va naître une nouvelle et superbe créature.
Troisième livre de cet auteur que je lis, et comme d'habitude, on y retrouve le sujet de la place de la femme dans la société, cette fois-ci, post-napoléonienne, traité de façon à en montrer tous les défauts, à démontrer que le sexe faible n'est pas si faible que ça.
Le langage y est toujours cru, bien que beaucoup moins que dans magicienne , on se trouve dans l'aristocratie, l'héroïne insistant pour que sa chambrière jacte bien. Les scènes de sexe, les sensations restent quand même décrites avec détail.
L'auteur semble à l'aise à n'importe laquelle des époques qu'il décrit, on s'y sent "bien" rapidement. Plus que l'histoire, pourtant bien ficelée et intéressante, c'est sa façon de nous faire entrer dans ses mondes qui en fait la caractéristique, et ceci par son utilisation naturelle, sans excès, de vieux langage. Mais aussi par une description franche des sentiments, sans fard dans le vocabulaire. Seul bémol est cette propension à garder le même sujet de discours, sur trois livres.
Pour jeune homme, homme qui ne comprend pas le besoin de liberté de sa petite amie, pour jeune femme qui ne comprend que son petit ami ne comprenne pas son besoin de liberté ;-) .Le Château d'encre (1988)
Un endroit où les gens vivent protégés de toutes les maladies par une ombre greffée à leurs pieds.
Dans une demeure sombre, vit une couturière d'enterrement, sa fille nettoyeuse d'ombres et son fils.
Ce résumé est plus que succinct, mais ne vous laisser pas influencer. Ce livre était vraiment très très bien. Si je le relis un jour, je ferai une notice beaucoup mieux.
Le Chasseur de jaguar (1985)
- Le chasseur de jaguar : Un indien retrouve ses origines durant une chasse .
- L'homme qui peignit Griaule le Dragon : Un dragon immense, mort, influe sur l'esprit du peuple alentour
- Saboudor : la guerre en Amérique du Sud et découverte par un soldat d'un autre monde...
- Comment chuchote et crie le vent à Madatet : Un élémentaire d'air (Créature d'air), à l'esprit animal, cherche une personne à qui montrer sa puissance. Un écrivain, bourré de problèmes, se retrouve confronté au phénomène, car il a le pouvoir de dialoguer avec l'élémentaire.
Catacombes
Mais cette fois, le prix du sacrifice, une jeune fille résiste. Elle sauvera sa vie, mais devra rester au service des forces démoniaques.
American Gods
Tous ses rêves s'écroulent alors.
Lorsqu'un homme mystérieux lui offre un travail de garde du corps, il finit par accepter. Que cet homme demande à se faire appeler Voyageur, qu'il semble connaître des détails de sa vie, dont lui-même n'a pas encore eu connaissance, comme le fait que sa femme et son ami soient devenus amants, ne le surprend que superficiellement. Il ne fait qu'obéir, essayant de continuer à vivre.
Lorsque son chemin va croiser celui de vieux dieux nordiques se plaignant d'être délaissés, de divinités nouvelles américaines, tel le Dieu du Web, celui de la consommation, ou encore celui des villes, il n'y fait pas plus attention que ça. Son monde, celui qu'il avait prévu a été détruit, et il n'a que la force de prendre un rôle de spectateur dans celui qui se crée sous ses yeux.
Un monde en surimpression du nôtre où va éclater une guerre effroyable et sans merci entre deux générations de dieux.
Un monde où des déesses doivent se prostituer pour vivre.
Où d’anciens dieux doivent faire des tours de passe-passe pour s'acheter à manger.
Et où il sera forcé à prendre sa place.